Bourgogne - St Euphrône - Côte d'Or


Pour le village de St Euphrône,

nous avons rassemblé quelques documents qui sont de nature à projeter des lumières sur le saint dont, la paroisse sous l'ancien régime, puis une des quatre communes qui en est issue porte le nom.

Plusieurs églises furent mises sous le patronage de Saint Euphrône ou même portent son nom ; une entre autres, située près de Semur-en-Auxois qui était de la nomination de la cathédrale d'Autun ; elle remonte à une haute antiquité, il est parlé dès le 9e siècle de SEMNON curé de cette paroisse. Ici, c'est la commune qui porte désormais ce nom (unique en France).
 
Euphrône      vient du grec, il est synonyme de sage, de prudent.

Sur le V ème siècle nous n'avons que très peu de renseignements ; un seul personnage émerge de l'oubli : l'évêque Euphrône un des fondateurs de l'évêché) avant d'être évêque , il était prêtre à Autun vers 410. Evêque vers 452 il est probable qu'il appartenait à une riche et vieille famille. Il y avait à l'époque, à Autun, une importante colonie de langue grecque.


C'est lui qui fit construire à Autun, sur le tombeau de St Symphorien la première église de la cité ; auprès de cette église il établit une communauté de prêtres qui fut l'embryon du premier monastère autunois, une sorte de Séminaire diocésain où se formait le clergé, une abbaye proprement dite, une des plus anciennes des Gaules où viennent se mêler les grandes sources monastiques de cette époque.


Nouvel évêque d'Autun, il exerça une vaste influence qui ne s'arrêtera pas aux limites de l'église d'Autun ; il devint une des lumières des églises des Gaules.
 
Très connu, il était l'ami de Sidoine Apollinaire le célèbre Evêque de Clermont qui le consulta à plusieurs reprises, il demandé à Euphrône d'écrire un ouvrage sur certaines parties de l'ancien testament.


Euphrône se récusa avec d'ailleurs un certain talent et une poésie qui ne manqua pas de charme ;
« Pouvant recueillir dans la savante interprétation de Jérôme, dans la dialectique d'Augustin, dans l'exposition allégorique d'Origène une riche moisson de saine doctrine, que feriez-vous du chaume aride et stérile que je pourrais vous offrir ; quand vos oreilles sont charmées des chants du cygne ou des accents mélodieux du rossignol pourquoi voulez-vous entendre le cri de l'oie ou le babil du moineau ».


C'est encore Sidoine Apollinaire qui écrivait au seigneur évêque Euphrône à propos de l'élection de l'Evêque de Bourges :
 
« Bien qu'enchaîné par les liens de la charge épiscopale, je m'estimerais cependant très heureux si les villes où nous résidons étaient aussi rapprochées que les territoires de nos diocèses respectifs, au moins je pourrais consulter facilement votre grandeur sur les plus petites et les plus grandes choses ; puisant sans cesse des conseils à la source féconde et salutaire de votre sagesse, ma vie s'écoulerait comme un ruisseau paisible, on n'y verrait point flotter l'écume de la jactance, ses eaux ne seraient point troublées par l'orgueil et apparaîtrait l'onde pure de vos conseils ».
 
« Tout le peuple de Bourges demande pour évêque SIMPLICE, dites-moi? Que dois-je faire, vous avez à mes yeux tant de mérite et aux yeux de tout le monde tant d'autorité qu'il vous appartient plutôt d'ordonner que de conseiller ».


Euphrône tient en même temps par les rapports les plus intimes et les plus respectables aux grandes illustrations de son époque, à St Germain d'Auxerre qu'il reçut à Autun, à St Loup de Troyes, à St Patient de Lyon, à St Jean de Chalon, à St Simplice de Bourges, à St Perpet de Tours.


On remarquait en Euphrône une prudence admirable, une sagesse consommée, on le consultait comme un des oracles de cette époque. Il existe toujours une lettre que les deux saints (avec Saint Loup de TROYES on adressé à l'évêque d'Angers Saint Thalassius.


Euphrône participe au concile d'Arles en 475 et son dernier acte fut d'envoyer son obole à Tours où on construisait une splendide église en l'honneur de St Martin ; il expédia des marbres de toute beauté qui provenaient sans doute d'un temple délaissé (tombeau de Saint Martin).


Mort vers 490 il est enseveli dans l'église St Symphorien d'Autun. (pas de vestiges connus).


Il est considéré aussitôt comme un saint ; c'était une grande figure qui brillait entre toutes les autres, il a laissé une œuvre durable et féconde qui a fait parler de lui pendant 14 siècles., notamment, une vie de Saint Symphorien, martyre d'Autun au premier siècle. Les paroles prononcées par la mère du martyre, sur le chemin du supplice sont toujours rappelées, à Autun lors des obsèques : « Courage, mon fils, Dieu te prends la vie, mais c'est pour t'en donner une plus belle ! »
Il est fêté le 3 Août (date de la fête du village autrefois ?)


Le patron du village de St Euphrône est St Clément, comme celui de l'ancienne paroisse (la seule sous ce vocable dans le département). A-t-on voulu , à une époque, latiniser le grec « euphrône » ?


Clément est connu comme étant à la fin du 1er siècle le 4ème pape, un des Pères de l'Eglise après Pierre, Léon, Clet. le reste de son existence relève de la légende, il est le patron des bateliers, des marins, des marbriers et protège les enfants malades ; on l'invoque lorsque menacent les orages, tempête, naufrages.
 

			Passé St Clément
			ne sème plus de froment

			si l'hiver s'arrête en venant
			vous l'aurez à la St Clément.


Document de synthèse effectué par Jean Vigé et Michèle Frommherz pour l'association des Amis de Saint Clément.
D'après des documents aimablement communiqués par le Chanoine Denis Grivot , l'évêché d'Autun, la bibliothèque municipale à Autun et Dijon et le « Courtépée ».
 


 

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