LES PEINTURES MURALES :

LES PEINTURES MURALES : A SAINT EUPHRONE…  UN MESSAGE  A DECOUVRIR …

DU V° au XVI°  ° SIECLE ?

 

 

 

 

 

 

.. .»Le XVI e siècle affiche ses rouges et ses bleus tonitruants jusque dans les bourgades les plus reculées… »l cf. :les maîtres de la lumière )

 

cette citation  prend toute son ampleur à saint Euphrône !…

 

 

 

Soupçonnées dès 1998, suite à la visite de Mme Judith Kagan, inspecteur,  et M Bernard Sonnet, conservateur des Antiquités et œuvres d’art : c’est « comme à Thénissey »…Un piquetage partiel en juillet 2000 par jean Rémi Brigand mis à jour des croix de consécration ( l’église paraît avoir été remaniée au 16?), un évêque  ou un abbé avec mitre et crosse (vert bleu et ocre) agenouillé sous les arbres, un damoiseau ( riche robe rouge brodée, chaperon et camail de peau ,bleu et blanc) avec faucon au poignet gauche ,tenant dans une main un livre ouvert, une bourse à la ceinture .. Pouvoir temporel (chasse et propriété terrienne), pouvoir du savoir, pouvoir de la fortune? Le badigeon au lait de chaux  les a protégées…  sans qu’elles aient été bûchées! Elles ont aussi reçu la visite, en 2001, de Monsieur Hissao Takahashi, le grand maître des peintures murales. » Le dessin est précis, très fin,  et fait penser aux miniatures des enluminures »…une peinture comme «  un » portrait psychologique pénétré d ‘une dignité épique et d’une tranquillité monumentale… » ( PAUL MURRAY Kendall : Louis  XI).Peut-on oser rapprocher l’inspiration de ces peintures de celles, de Jean Fouquet ou Jean Bourdichon, peintres du roi Louis XI ?….

 

 

Il ne s’agit sans doute pas d’une seule fresque, mais de multiples dessins et scènes d’artistes différents( des Italiens , nombreux à cette époque en Bourgogne ?) qui chacun raconte un fait  religieux ou civil en rapport avec l’histoire de la paroisse ?

Trouverons-nous de armoiries , des dates quand commencera la restauration ?

 

On peut imaginer une certain nombre de personnages qui  sont en marche vers le chœur de l’église ?

-Saint Thibault  avec son compagnon sur le chemin vers Compostelle,  seraient-ils passés par là , ou ses reliques auraient elles été déposées dans le chœur bénédictin,  en allant en direction du village  de Saint Thibault empruntant la route ancienne passant par La Croisée de Braux ?…Ou bien s’agit-il de saint Symphorien ,martyr d’Autun du deuxième siècle, protecteur des chasseurs avec faucons, dont l’évêque Euphrône au 6e siècle  a écrit la vie ?Ou d’un seigneur donateur ,riche et puissant, Gui de Moreault ?

 Les motifs des fonds rappellent ceux des reliquaires (points d’or en forme de fleur).Le faucon, symbole de »post tenebras spero lucem »=l’espérance en la lumière nourrie par celui qui vit dans les ténèbres(symbolisées par le chaperon).

 

 

Pouvons nous être rassurés en attendant une restauration ?Des mesures de protection ont été prises par les pouvoirs publics : le bâtiment en son ensemble est désormais ( septembre 2001) inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Le degré d’hygrométrie est excellent : 55 ( mesuré en novembre 2000 par une longue période fort humide).Mais , le contact avec l’air ne va t il pas à la longue altérer les couleurs ?

 

 

La paroisse de Saint Euphrône fut depuis le IX ° siècle au moins, dédiée à cet évêque Euphrône fondateur de l’évêché  d’Autun du V ° siècle , de noble famille et de langue grecque. Il fut en relation avec la plupart de ses contemporains,  Saint Germain, d’Auxerre, Saint Loup de Troyes, Saint Perpétue de Tours, Sidoine Apollinaire, de Clermont, Saint Jean ,de Chalon, Saint Rémy ,de Reims, Saint Patient ,de Lyon…. Il n’y eu pas ,à proprement parler un « prieuré »  mais une chapelle rurale, et peut-être quelques ermites dépendant du prieuré Notre dame de Semur. Des terres appartenaient aussi au prieuré saint Jean l’évangéliste.

 

On sait que…

 

Clovis le Roi des Francs fut baptisé par Saint Rémy à Reims en 506 et  fonda le prieuré de Saint Jean de Réôme ( Moutiers Saint Jean- en Auxois au nord de Semur -) ….

Courtépée cite , à Saint Euphrône, » un prieuré( ? ) qui dépendait de Moutiers Saint Jean. ». rattaché à l’évêché de Langres. La paroisse dépendait de l’ évêché d’Autun. Bruno ,fut ermite à Reims où vécu au 11e siècle le jeune Thibault de Champagne qui se faisait représenter en chevalier au faucon ?

 

Il y  eut à Saint Euphrône une chapelle  Saint Hilaire avec un étang( cf. cadastre ).Cette chapelle ( sans doute déjà ruinée) fut vendue comme bien national à la révolution. Une confrérie saint Hilaire est attestée au 18e siècle.

Saint Hilaire de Dijon ( sénateur du V° siècle) ,est le  père de Jean, le fondateur de Moutiers …

 

Eglise rurale ? prieuré ? des « tombes mérovingiennes » ont été découvertes à quelques 700m de là  au moment des travaux pour le chemin de fer :( corps d’hommes, grands et sans cercueils :  un cimetière de moines ?

On peut aussi noter que la sainte épouse d’ Hilaire de Dijon  se nomme Quiète (leur sépulture fut dans  l’église Saint Jean à Dijon, actuellement un théâtre  puis à la cathédrale St Bénigne), Quiète, se fête le 28 novembre, (proche de la Saint Clément, le patron actuel de l’église de Saint Euphrône   : peut-être voulu-t-on  distinguer le « village » de la » paroisse » qui rassemblait plusieurs communautés( Juilly –Pont –Massène_ Villars – Villenotte-la Grange du Cerf- Maison l’Avocat) dont une a gardé le nom. Le culte de Saint Clément n’est pas ancien en Bourgogne, pour la  Côte d’Or , nous avons ici la seule église dédiée à ce saint.

 

 

QUI EST L’ EVEQUE REPRESENTE, agenouillé, en prière, TENANT ENTRE SES MAINS JOINTES …LA MAQUETTE DE L’EGLISE ?L’Eglise a été remaniée au XVI ° siècle ( croix de consécration) derrière lui, on devine un personnage qui bénit l’arbre…Saint Euphrône lui-même ?

 

LE MESSAGE…. EST AUSSI…..DANS LES AUTRES PEINTURES .( LE mur sud en serait recouvert selon le restaurateur ….) sous LA COUCHE PROTECTRICE DE LAIT DE CHAUX…datant de 1770 environ ,étendue  pour cacher les dégâts suite à des travaux importants dans la toiture ( de laves) , la charpente ( de chêne) et les voûtes. Depuis plusieurs décennies, l’état de église réclamait  des réparations… mais…mettre tant de financeurs d’accord pour payer les travaux  au clocher ( était-il au dessus de la nef ou du chœur ?),même urgents , n’était –déjà--pas facile ! Alors plusieurs devis se succèderont, la capitale devra intervenir…Doit-on la découverte de nos peintures au 21 e siècle, à des travaux faits à l’économie ? En effet un travail perlé et donc plus onéreux eût demandé un » bûchage «  murs pour faire tenir le badigeon, eût utilisé une chaux plus pure qui aurait pu  brûlé la teinte…Un couvreur –blanchisseur  Nicolas Charles,  rencontra des difficultés telles pour se faire payer qu’il intenta un procès.

 

En 1462. JEHAN COICTIER était le seigneur de Saint Euphrône et  peut-être de la famille du «  célèbre » médecin de Louis XI »…et président de la cour des comptes...(parchemin  du fonds E petit : ADCO) ? ? ?Quand les peintures seront dégagées, un blason nous renseignera, une date donnera les références des donateurs… ?

 

 

 

 

NOUS AVONS BIEN LA UN AUTHENTIQUE TRESOR D’ART ET D’HISTOIRE

 

« Nous voici tous réunis, mes chers frères ,afin que nous puissions consacrer cette maison à Dieu…Mais nous ne pouvons le faire que si nous nous appliquons à devenir nous-mêmes un temple de Dieu, et nous employons à correspondre au rituel que nous cultivons en notre âme , en sorte que,  à l’instar des murs décorés de cette église, des bougies allumées ,des voix qui s’élèvent dans la litanie et dans la prière, des lectures et des chants, nous puissions mieux rendre grâce à Dieu : c’est pourquoi nous devrions toujours décorer les recoins secrets de notre âme des ornements essentiels des bonnes œuvres , toujours laisser croître côte à côte  la flamme de la charité divine et celle de la charité fraternelle, toujours laisser résonner à l’intérieur de notre cœur et la douceur simple des préceptes divins et la gloire de l’Evangile .Ce sont là les fruit de l’arbre prospère ,là le trésor d’un cœur bon,  là les fondations d’un sage architecte, que notre lecture de l’Evangile sainte à recommandés à notre âme aujourd’hui. »

(extrait d’un texte du théologien carolingien Raban Maur, cité par E Palazzo dans l’ouvrage « peintures murales médiévales, regards comparés EUD Bourgogne 2005 sous la direction de Daniel Russo)

 

 


 

Association loi 1901